Voilà qui nous sommes.

Un peu de contexte !

Il y a quelques années, j’ai participé à l’alpha de DayZ, un jeu de simulation multijoueur dans lequel vous deviez survivre dans une zone infestée de créatures et d’autres joueurs.

Le jeu avait de génial de n’offrir aucun but et d’être extrêmement réaliste. Vous erriez sans but sur un map gigantesque aux allures tristounes d’Europe de l’Est, devant gérer votre matériel, votre faim, votre soif et vos très précieuses munitions, si tant est que vous aviez la chance de tomber sur un flingue.

Le jeu était brutal et ne pardonnait pas l’erreur : une balle suffisait à vous envoyer ad patres et vous pouviez vous briser des membres, vous vider de votre sang… bref. Autant vous dire que les affrontement étaient tendus et qu’y sortir une arme faisait monter très nettement la pression.

J’ai adoré les deux années passées à y jouer. Grâce notamment à la clique que je me suis montée et avec qui j’ai passé certains de mes plus beaux moments vidéoludiques. Notre but dans un jeu si léthal et punitif ? Le pacifisme, évidemment. Notre but était de préserver de la violence dans un jeu de flingues. Ouais ouais, c’est complètement con. Mais dieu qu’on s’amusait.

Le texte que vous vous apprêtez à lire est l’un des premiers que j’ai écrit. Il présente un peu la philosophie de la clique, et du personnage de Nath’, mon avatar et chef de la Hordre.

Enjoy…


« Qui nous sommes ? Mais gamin, quiconque est en état de poser la question est censé connaître la réponse. Nous sommes ce qu’il reste de civilisation ici bas. Ce qui nous différencie d’un vulgaire animal, ou bien de ceux qui rampent dans la Zone.

Nous sommes la Hordre de Chernarus.

Sans nous, cette putain de contrée n’aurait rien à envier au far west. Les gens sont dingues. Ils tuent, pillent, violent. Parfois même, se dévorent entre eux. Nous incarnons l’ordre dans ce foutu merdier.

Mon nom ? Nath’, tout simplement. Tu devras te contenter de ça.

Le mec qui s’assure que tous tes copains ne se ramènent pas pour nous tomber dessus, c’est le Vomact. Une sacrée enflure chargée de te faire sauter le caisson avant même que tu ne penses à me faire du mal.

Et derrière toi, ce canon que tu sens te chatouiller les omoplates, c’est Sirius. Fais gaffe, il tient pas en place. Un geste un peu brusque et il ne contrôle plus sa gâchette. Ou sa hache, d’ailleurs… Héhé. Oh fais pas la gueule Vomact, je déconne. Ca finira par cicatriser, j’te dis. Combien de fois Sirius devra s’excuser ?

Pardon, revenons à nos affaires. Tu ne m’en veux pas, je t’en emprunte une. Ah… Putain, des semaines que j’en avais pas fumée. C’est pas ma marque préférée, mais c’est pas le moment de faire la fine bouche, hein ?

Qu’est ce que tu dis ? Te relâcher… Ouais, j’y viens. Mais avant tu vas répondre à une question. Une question importante qui va décider de la façon dont tu vas continuer ton aventure, l’ami.

Tout à l’heure, en rentrant dans le bled, mon pote Rash’ a entendu canarder. Il a une bonne ouïe, le salaud. Sans parler qu’à l’orée du village, on a trouvé une fille. Ca te dit quelque chose ? Non, bien sûr. Pourtant, elle était refroidie, la pauvre bougresse. Au moins trois balles dans le buffet. Ca ne te dit toujours rien ? Ok, ok… T’enerve pas. T’y es pour rien, j’ai compris le message.

Mais j’ai encore deux questions. Et gare à toi si je sens que tu me mens. Tu vas répondre à ça : comment se fait-il que tu portes un sweet taillé pour femme trois fois trop petit pour toi, et comment t’explique que le cadavre, tout comme ta putain de pétoire, étaient encore chauds quand on  t’a trouvé en train de bivouaquer dans ce taudis ?!

Ouais, j’ai pigé tu n’y es pour r… Oui, ce n’est pas… Sauf que… Je… répond simplement à la… Ouais, mais répon… REPOND !

Pardon, je me suis emporté. Tu veux un mouchoir pour t’essuyer ? Je m’excuse, non vraiment ca ne se fait pas de cogner sur quelqu’un d’attaché. Rash’, nettoie lui un peu le visage, j’ai cogné un peu fort. Hum… Bon. Tu vois bien que tu en sais un peu plus que tu ne le pensais.

Alors écoute… Non, écoute moi, arrête de chialer. Ecoute bien. Les enflures comme toi, on les connaît bien. « Je n’ai fait que me défendre », « c’était lui ou moi », « j’ai pris peur » et toutes ces conneries. Vous vous cachez derrière de faux prétextes pour pouvoir vous livrer aux pires dépravations.  Vous êtes au mieux des lâches, au pire des chiens égoïstes. En quoi ta vie comptait plus que celle que tu as prise ? Difficile d’y réfléchir quand on appuie sur la gâchette avant de parlementer, hein ?

Tous les enfoirés dans ton genre, venus dans la Zone pensant pouvoir laisser votre morale et votre humanité au check-point, vous me débectez.

Arrête de chialer, nous ne sommes pas comme toi. Chaque vie est sacrée, et on la respectera. Du moins tant qu’elle ne met pas en danger une des nôtres. Tu vois, la survie réside réellement ici : être assez fort pour survivre, c’est avoir le courage d’épargner. De donner plus que ce que l’on prend. Je dois te parler chinois, pas vrai ?

J’arrête mes grands discours, on ne t’a que trop dérangé. Merci pour tes « dons », en tout cas. On te laisse ta pelle, puisse t-elle te servir à donner à cette fille une tombe décente. Allez, bonne route. Et sois prudent, la nuit ne va pas tarder !

Comment ? Tes menottes ? Ah ça l’ami, fallait pas nous mentir. Vois le bon côté des choses : on te laisse ton feu. Allez, bonne chance ! »


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